MBOG BASSA… Que s’est-il passé pour que les choses se gâtent ?
Depuis que ce sujet me passionne, le rôle des BA MBOMBOG m’a toujours semblé très ambigu, vous me direz que c’est normal, c’est une société secrète. Mais du 1er au 2 Décembre dernier j’ai vu des BA MBOMBOG à NGAMBE parler ouvertement des choses de chaque jour : Les arbres, les herbes… (Protection de la nature) de l’art culinaire et même artistique, parler de santé et de possibilité de soins à partir de la nature, j’ai vu les BA MBOMBOG parler de pédophilie, de pédérastie, d’habitude sexuelle proscrite par le créateur de l’univers, HILOLOMBI le Dieu du MBOG ! Bref j’ai vu des BA MBOMBOG dénoncer… la dérive qui mène depuis le peuple à la perdition !
MBOMBOG est un mot qui est la résultante de trois mots BASSA’A :
– MBOM qui signifie le front
– BOK qui signifie ranger, ou arranger, organiser, classer…
– MBOG qui lui veut dire Univers, monde.
L’association de ces trois mots aurait donné le mot BOK MBOG : le classeur de l’univers ; le rangeur de l’univers, l’organisateur de l’univers… Si le mot a connu de nombreuses déformations phonétiques liées à l’usure du temps qui a donné le mot MBOMBOG, son contenu sémantique n’a quant à lui pas évolué.
Le MBOG est donc une religion, un culte, une société secrète au sens propre du terme, avec ses principes et ses contraintes initiatiques pour jouir de la plénitude de ses connaissances. C’est l’univers avec toutes ses spécificités et ses particularités, le monde visible et invisible, un tout en tout.
Le Mbog n’a pas besoin de mystification
De l’avis des BA MBOMBOG BA MBOG MATUG tout fils BASSA MPÔ BATI peut accéder à cette charge s’il en exprime le désir et qu’il remplisse les conditions requises et suive la formation prescrite à cet effet.
Et alors là je me suis souvenu que dans la confrérie du MBOG, il y’en a qui taisent ces sujets pour parler de savoir et de pouvoir qu’ils n’ont pas, mystification, et hermétisme juste pour influencer les autres et avoir comme ceux dont parlait le CHRIST, les premières places dans les manifestations… Le BASSA (le peuple) se meure faute de connaissances, faute d’enseignants, faute de guide… Des initiés il y’en a pourtant !
Et nous avons à NGAMBE entendu que le MBOG est comme il la toujours été, ce pouvoir, cette autorité traditionnelle dotée d’un aspect mystique qui remonte à la nuit des temps. Le MBOG au fil des années a subi néanmoins de nombreuses mutations qui ont donné lieu aujourd’hui à de nombreuses tendances ou branches ; le MBOG BASSA en compte près de « 4 » quatre qui malheureusement se réclament toutes d’être détentrices du « vrai » pouvoir mystique et ancestral. Le « MBOG MATUG » le « MBOG NKODA NTON », le « MBOG MPÔ » et le « MBOG BIBANG » La rude bataille que se livrent ces différentes tendances fait donc le jeu des imposteurs dont nous avions plus haut fait mention.
Mais il faut le dire de tous ces genres, le « MBOG MATUG » passe pour être la forme la plus ancienne et la plus fidèle aux traditions ancestrales ; MATUG voulant dire herbes (végétation) qui renvoie à la nature, à la création, à l’univers végétal qui est depuis la création, nos remèdes, notre nourriture. « Que ta nourriture sois ton remède » nous ont-ils dit. C’est cette branche qui depuis un certain temps, prône « La renaissance culturelle du peuple de la grotte » « BON BA NGOG LITUBA » objectif, réconcilier les fils BASSA avec leur tradition. La démarche est simple ; aller vers le peuple, lui dire ce qui est, ce qui n’est pas, ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire; enseigner simplement !
J’ai vu à NGAMBE des BA MBOMBOG écouter le peuple, j’ai vu des BA MBOMBOG parler au peuple et j’ai vu un peuple qui a soif de connaissances, un peuple qui languit depuis des décennies en attente du maître ; et je me suis souvenu de cette maxime que les initiés aiment bien : « Quand le disciple est prêt, le maître apparait » le temps du temps, est-il arrivé ?